Bienvenue à La Mésangère

Découvrez dans la fraîcheur ombragée des tilleuls le parc déssiné par Le Nôtre et orné de sa statuaire mythologique.

Quelques mots d’histoire

« Les terrasses, les fossés, les avenues, les statues, les perspectives de La Mésangère, où Madame de La Sablière fit de longs séjours, toute cette construction savante due au génie de Le Nôtre subsiste encore aujourd’hui, grâce à une suite ininterrompue de propriétaires éclairés. Mais la demeure pour laquelle ces extérieurs ont été réalisés n’a jamais pu être achevée, et ce parc admirable, en ne répondant plus au centre qui le justifiait, est devenu comme le reflet de lui-même, un lieu enchanteur et enchanté que Watteau aurait pu choisir pour servir de décor aux personnages troublants issus de son rêve. »

(duc d’Harcourt, Vice-Président de la Demeure Historique, 1960)

Depuis l’origine…

Le château de La Mésangère est situé dans le département de l'Eure en Normandie, dans l'ancienne commune de Bosguérard-de-Marcouville (Les Monts du Roumois). Son origine est très ancienne, mais la construction actuelle date du milieu du XVIIème siècle, après la destruction de l'ancien château en 1592 sous l'assaut des troupes du duc de Mayenne lors des guerres de religion. La Mésangère était en effet habitée par une famille protestante.

La famille Scot, d'origine écossaise et de ce fait également protestante, fit l'acquisition de La Mésangère en 1659. Guillaume Scot, riche négociant installé à Rouen, entrepris peu après de faire dessiner et planter le parc. Il a fait appel, selon toute vraisemblance, à André Le Nôtre, célèbre jardinier de Louis XIV, dont l'art se manifeste à La Mésangère par les tracés majestueux des allées, la composition des bosquets, les terrasses, les douves et les "sauts de loup" (murs en creux dans un fossé, permettant une vue ininterrompue vers un paysage).

Guillaume Scot meurt vers 1680, et son fils Guillaume II meurt lui-même prématurément en 1682. C'est sans doute la raison pour laquelle le "Grand Château" qui aurait dû prendre place dans le décor grandiose du parc, n'a jamais vu le jour. Guillaume II était le gendre de Madame de La Sablière, protectrice de Jean de La Fontaine durant les 25 dernières années de sa vie. C'est ainsi que plusieurs de ses écrits sont connus pour avoir été inspirés par La Mésangère ou sa propriétaire. Bernard de Fontenelle, ensuite, y a trouvé l'inspiration pour ses Entretiens sur la pluralité des mondes, dans lesquels il explicite en 6 leçons les théories de René Descartes et Nicolas Copernic.

Une belle statuaire représentant des sujets de la mythologie Grecque, a été installée au XVIIIème siècle. Restaurée récemment, elle offre un but de promenade des plus agréable et enrichissante.

Le site du château de La Mésangère est protégé depuis 1925, et l'ensemble est classé au titre des monuments historiques depuis 2015.

 … Jusqu’à nos jours

Après quatre générations dans la famille Scot, et quelques ventes successives, La Mésangère est acquise en 1793 par Monsieur Chrestien de Fumechon, pour rester dans sa descendance jusqu’en 2015. Loué à une congrégation religieuse lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, le château a été préservé de l’occupation allemande. Le parc, comme le bâti, ont subi de considérables dégâts lors de la tempête de 2019, dont les conséquences sont toujours bien visibles.

D’abord protégée comme site classé par arrêté du 19 janvier 1925, La Mésangère est inscrite au titre des Monuments Historiques en 2008. L’inscription concerne le château, le petit château, la charreterie, l’orangerie, le colombier, le parc avec ses statues, les murs, grilles et sauts de loup, avec ses perspectives et la demi-lune au Nord. Par un nouvel arrêté en 2015, La Mésangère est classée au titre des Monuments Historiques, dans sa totalité. L’ensemble accède ainsi au niveau de protection le plus élevé, confirmant l’intérêt public que présentent le château, son parc, sa statuaire et l’ensemble de ses éléments bâtis.

Et c’est en novembre 2019 que les propriétaires actuels ont repris le flambeau.